Nous sommes le 15 avril ; il est 15 heures 15, heure tout à fait inhabituelle pour ma factrice qui passe toujours en matinée ; eh bien aujourd'hui, une fois n'est pas coutume ! Elle a glissé dans ma boîte aux lettres, une enveloppe cachetée à la cire rouge. Lorsque je l'ouvre précautionneusement, il n'y a, à l'intérieur, qu'un billet de train à prendre le 16 avril (c'est-à-dire, demain !) à 16 heures 16, voiture 16, place 16 ; départ de Paris à Angoulême ; tiens, est-ce une coïncidence, mais il me semble qu'il y a beaucoup de 16 ! Angoulême est dans les Charentes et c'est le département 16. Je suis intriguée et j'ai comme un petit vélo dans ma tête qui pédale à toute vitesse... Je me dis que 16 heures, c'est la bonne heure... "16 heures est une heure délicieuse où il est trop tard pour aller au bureau et trop tôt pour rentrer chez soi"... J'ai envie de m'offrir une petite escapade et d'aller faire un petit tour à Angoulême... Puisque le voyage m'est offert gracieusement. Pourquoi pas ?...Il est l'heure de se coucher et une citation me revient en mémoire "Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage toutes les 16 heures"... Me voici le 16, prête à affronter une journée, qui, je le pressens,sera à noter dans les annales... Je prends le métro... et je me souviens avoir lu quelque part, qu'un wagon d'une rame de métro a 16 roues. Bizarre, je fais une fixation sur le 16. J'arrive à la gare, la tête dans une constellation de 16 étoiles. J'attends devant le panneau d'affichage... Le train de 16h16 partira du quai 16 ! Encore un 16... Arrivée à Angoulême, j'aperçois dans l'enceinte de la gare, un homme qui brandit une pancarte sur laquelle est inscrit le nombre 16... Je ne cherche pas à comprendre mais je sens instinctivement que ce "16" m'est destiné. Je suis cet homme que je ne connais ni d'Eve, ni d'Adam, qui me sourit béatement, comme si j'étais la huitième merveille du monde, sans m'adresser la parole. C'est un chauffeur de taxi qui m'invite à monter dans sa voiture immatriculée 1616... Bon sang, c'est hallucinant mais le 16 me poursuit. Après avoir parcouru quelques kilomètres, il s'arrête devant un hôpital pour chats... Une enseigne me renseigne tout de suite : "Centre de Convalescence du Quartier 16 pour Chats". Une femme au regard de velours me reçoit et m'annonce de but en blanc que je suis la nouvelle et heureuse directrice de ce centre d'hébergement pour chats en mauvais état... "Chaperlipopette" ! Il est vrai que j'ai toujours rêvé d'acceuillir des petits félins, laissés pour compte, mais de là, à me retrouver à la tête d'un refuge pour chats en détresse, il n'y a qu'un pas que je n'ai jamais franchi ! Alors comment est-ce possible ?... Bonté féline, me voilà dans de beaux draps !
Ce jeu d'écriture m'a été proposé par Enriqueta
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