8 janvier 2009
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14:00
Depuis des années, on n'avait pas vu d'hiver pareil. Il arriva, se glissant à pas furtifs comme les échecs sous les mains d'un joueur. Un beau matin les ronces des haies, les quelques arbres solitaires parurent avoir remplacé par un tégument animal leur enveloppe végétale.Toutes les ramilles étaient couvertes d'un blanc duvet semblable à la fourrure qui aurait poussé sous l'écorce pendant la nuit et qui quadruplait leurs dimensions habituelles, et l'arbre ou le buisson tout entier se silhouettait vigoureusement en traits blancs sur le gris morne du ciel et de l'horizon; des toiles d'araignées révélaient leur présence sur des appentis et des murs où nulle n'avait jamais été remarquée avant que l'atmosphère cristallisante les eût rendus visibles ; elles étaient suspendues comme des festons de laine blanche à toutes les saillies des hangars, des pôteaux et des barrières. Une vraie féerie !... (Extrait du carnet de ma maman "Corbeaux et Coquelicots" 1991)
Published by kimcat
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Prose et écriture